Le yoga n’est pas (seulement) pour le corps mais pour l’âme*

* dans son ouvrage Cittavijnana des Yogasana, Prashant Iyengar expose que les yogasana réalisées dans leur plénitude ne sont pas du tout faites pour le corps mais qu’elles travaillent en premier lieu sur Citta (la globalité de l’esprit avec toutes ses facettes et ses composants) et qu’il y a un changement correspondant dans le corps.

Nous ne sommes nullement notre corps. Nous nous identifions à lui mais notre corps sans ce qui l’anime c’est-à-dire l’âme, ne peut pas s’élever au-dessus de sa condition altérable, mortelle. A notre naissance, nous avons perdu le contact avec la partie divine de nous-même d’où les afflictions diverses que nous rencontrons dans notre existence et qui réveillent en nous le besoin de nous libérer de notre condition humaine.

Le yoga qui signifie joindre, mettre sous le joug, union, vise à unir le “je humain “auquel nous nous identifions et le “je divin” en nous que nous ne connaissons pas et que nous découvrons ponctuellement par petites gouttes dans une méditation profonde ou après un sommeil profond sans rêve si on demeure concentré au réveil, ou en laissant vibrer le OM qui représente Ishvara le Seigneur, non né, non mort, non changeant, infini et immortel.

Le je humain et le je divin sont proches dans 3 lieux/fonctions du corps : la respiration, la déglutition, la zone de l’anus. Ils sont en union dans le sacrum sans lequel dort la force de la Kundalini. Les grands rishis de l’Inde ont découvert qu’à l’intérieur de la colonne vertébrale, dans la moelle épinière se trouve 3 canaux de nature éthérique : au centre Sushumna , à gauche Ida et à droite Pingala. Par la pratique des asanas, du pranayama, de dharana, dhyana, il est possible de réveiller le serpent de la Kundalini qui sommeille dans le chakra Muladhara (racine) situé dans le sacrum/coccyx. Ce serpent de la Kundalini s’élève dans le canal Sushumna, passe au travers des chakras Svadisthana (ventre), Manipura, (plexus solaire) Anahata (coeur), Visuddha (gorge), Ajna (3e oeil) et finit par atteindre le chakra Sahasrara au sommet du crâne où elle jaillit comme un faisceau de lumière.

La pensée en nous nous permet d’avoir une idée mais où est cette idée ? On ne peut ni la voir ni la localiser quelque part dans notre cerveau et on ne sait pas non plus de quelle matière elle est faite. Selon la pensée orientale, l’être ou le corps humain est constitué de 3 corps, physique, subtil et causal eux-mêmes divisés en couches -encore appelées revêtements- qui s’emboitent les unes dans les autres comme des poupées russes tout en étant interconnectées sans limites nettement définies -> article blog : Les revêtements de l’Etre. Le yoga a des impacts sur les différentes couches du corps, du plus grossier, le corps physique au corps causal (l’Ame) en passant par les corps subtils d’eau, d’air et de feu.

Si l’on veut essayer de quantifier l’importante relative de chacune des couches, le corps physique représente 10% seulement de notre être. Tout le reste est spirituel, subtil. Nous sommes un être global, beaucoup plus large que le seul corps physique. Toutefois, si “le yoga n’est pas (seulement) pour le corps mais pour l’âme”, comme dit dans le titre, il a de nombreux bienfaits pour le corps physique et pour le psychisme -> article blog : Les bienfaits du yoga.

Quel bonheur d’avoir un corps aussi parfait qui est équipé pour nous conduire vers l’âme immortelle. Quelle tristesse d’avoir un corps et de ne pas nous permettre d’accéder à nos facultés supérieures (toutes les vertus, l’amour, la sagesse, la vérité, la bonté, la justice, la paix, la douceur, l’universalité…) et à la grandeur d’âme !

Notre corps est notre instrument ou notre véhicule, tout comme le mental et la respiration sont nos instruments sur le chemin de la connaissance de soi et de l’unité de l’être, de la libération de notre condition mortelle.

A suivre. Concentration/ la terre, contemplation / l’eau , inspiration /l’air et identification /le feu. Les portes de la colonne vertébrale.

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