Dynamiques des asanas*

*d’après l’article de Prashant Iyengar dans la revue Yogasara n°4 de mars 2002, Yoga science de l’âme.

La dynamique mentale ou, autrement dit, les intentions, la motivation qui sous-tendent la pratique est importante en vue d’obtenir certains effets. Prashant Iyengar expliquait dans la revue Yogasara n°4 de mars 2002, que la posture Trikonasana, par exemple, peut être faite pour tonifier les muscles des jambes , des mollets, des genoux, des cuisses ou des hanches. Dans ce cas, même après 20 ans de pratique, les effets de la posture se limiteront aux effets physiodynamiques. Par contre, si Trikonasana est pratiquée avec un degré de pénétration optimal de l’esprit à chaque fois, avec l’intention d’atteindre les jonctions de la colonne vertébrale et de diffuser la force pranique pour ouvrir les endroits requis, les effets de la pratique seront biodynamiques et psychodynamiques. Dans ce cas, le pratiquant a accès à un aspect supérieur de la vie. Les asanas doivent devenir des postures réflexives en intégrant les dynamiques mentales.

Dans ses Yoga Sutra, Patanjali indique bien que les effets des asanas ne sont pas seulement physiques. Il dit “la maîtrise des asanas permet de dépasser les dualités”. Les dualités ne sont pas simplement physiques comme le chaud et le froid mais également mentales comme l’honnêteté et la malhonnêteté, la réussite et l’échec, le plaisir et la douleur…Les courants angoissants de la vie, ou dualités, peuvent être maîtrisés par les asanas qui, par le corps agissent sur l’esprit.

De manière à mettre en place les dynamiques mentales dans les asanas, il importe d’investir de la concentration dans les 3 phases de la posture, à savoir la prise de posture, la tenue de la posture et le retour de la pose qui ne doit pas être négligé. Ce qui a été trouvé dans la posture tenue, le plus lumineux (état satvique) doit être ramené le plus possible dans l’état normal. Si le corps s’écroule, c’est perdu en grande partie.

En fait les dynamiques physiologiques ou techniques anatomiques sont nécessaires mais pas suffisantes. Elles sont les moyens de pénétrer et de créer de l’espace pour que la force vitale et les dynamiques biologiques puissent se frayer un passage et circuler librement. La liberté physique est donc nécessaire pour que la force pranique et l’attention consciente puissent pénétrer et déclencher les dynamiques biologiques. C’est en pénétrant couche par couche le corps anatomique que l’on peut atteindre les parties internes du corps, les glandes en particulier qui vont avoir un effet sur la chimie du cerveau et sur l’état mental.

“Chaque posture a une physiologie respiratoire différente et si la physiologie respiratoire change, la structure chimique du corps change entièrement parce-qu’elle dépend de ce que le corps absorbe”.

En fin de son article (revue Yogasara n°4 de mars 2002), Prashant dit que “les asanas sont des positions iconographiques archétypales, c’est-à-dire universelles exprimant le divin”. Plus loin : “Dieu fournit tout ce dont un être vivant a besoin, tout ce qu’il mérite : c’est cela l’esprit archétypal qui sous-tend la création”. “Donc les postures sont archétypales parce-qu’elles servent un but cosmique plus élevé. Elles sont aussi iconographiques car il y a une science qui régit les représentations du divin”. Chaque asana a donc un but particulier qui n’est pas seulement physique mais qui est plus élevé : nous “donner accès aux différentes jonctions, aux différents centres du corps qui exercent un contrôle sur l’esprit et qui peuvent le transformer, le transmuter”.

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Le yoga n’est pas (seulement) pour le corps mais pour l’âme*